Avec les avancées en robotique et sa démocratisation dans les entreprises, beaucoup s’imaginaient déjà voir l’humain entièrement absent de la production, récoltant les fruits du travail acharné des robots. Mais aujourd’hui une nouvelle tendance émerge, celle de ramener l’humain au centre du processus de production, avec le robot. Une industrie 4.0 dans laquelle la France connait un retard. Quels bénéfices aurait l’hexagone à prendre le train en marche ?
L’industrie a été l’un des premiers secteurs à adopter et faire un usage intensif de la robotique. La capacité des robots à travailler sans interruption dans des environnements parfois dangereux et d’effectuer des tâches exténuantes en ont fait de précieux alliés, permettant d’accomplir d’incomparables progrès en termes de productivité et d’efficacité. Cette révolution robotique, ou robolution, devait changer le monde industriel.
Mais beaucoup se sont inquiétés de voir l’humain entièrement remplacé par le robot, plus efficace et rentable dans l’imaginaire collectif. Mais l’idée d’un site de production entièrement robotisé est déjà passée de mode avant même de s’être réalisée. Désormais, l’avenir de la robotisation est à la combinaison entre l’humain et le robot collaboratif (cobot), ce nouveau robot, plus petit, adaptable, et polyvalent moins cher.
L’évolution de la robotique face aux exigences nouvelles du consommateur
La cause de ce retour en grâce du travailleur ? L’exigence des consommateurs, de plus en plus élevée. A l’ère des réseaux sociaux, de l’individualisme et de la mise en avant de l’unicité, tout le monde désire un degré élevé de personnalisation dans ce qu’il achète et consomme. C’est particulièrement le cas dans les secteurs de l’automobile (et ses myriades d’options) de l’informatique ou de la téléphonie. Car si les robots excellent dans la production massive de produits standardisés, l’imagination et la « patte » humaine sont encore indispensables pour tout ce qui touche à la personnalisation. Une nouvelle situation qui a entraîné l’évolution de la robotique, et l’entrée en scène du cobot.
L’alliance du cobot et de l’humain permet à la robotisation d’atteindre son plus haut potentiel : une production de masse grâce au cobot, qui sert d’outil multifonctionnel à l’opérateur humain, qui y ajoute son savoir et sa créativité, libéré des tâches rébarbatives. C’est cette union qui sera le futur de l’industrie « 5.0 ». Le robot du futur remplira la tâche d’assistant pour l’opérateur.
Où en est la robotique en France ?
En France, si la robotisation progresse, les robots sont encore sous représentés, malgré les multiples initiatives en ce sens, comme le salon "Innorobo" en mai 2017 ou le lancement de la France Robots Initiatives en 2013, afin de soutenir la filière et convaincre les suspicieux. Beaucoup s’interrogent également sur l’effet qu’aurait l’industrie 5.0 et ses robots sur l’emploi humain. A tort. Par exemple, on trouve, en proportion, 4 fois plus de robots en Allemagne qu’en France. Ce qui n’empêche pas le pays d’avoir un taux de chômage deux à trois fois inférieur.
Le robot du futur : un potentiel encore à explorer
Même si la robotisation était généralisée au maximum de son potentiel en France, elle ne menacerait l’existence que de 10% des emplois, et en créerait au moins autant d’autres. La robotique collaborative (cobotique), loin d’être un secteur isolé, progresse en cœur avec l’informatique et celui des applications, et profite énormément de tous les progrès techniques, du traitement de données à l’analyse d’image. Les nouveaux robots ne souffrent donc pas d’un « plafond de verre » limitant leurs applications. Au contraire, il s’agit d’un domaine universel, progressant constamment et applicable, avec un peu d’imagination (sa seule réelle limite) à tous les aspects de notre civilisation.
Les robots et cobots ne sont plus une menace pour l’emploi, mais la garantie de ce dernier, alliant une vitesse de production élevée, avec la qualité et l’unicité du travail humain. Il ne s’agit pas d’un doux rêve d’original, mais d’une réalité déjà présente. Une étude de Technavio avait affirmé que la croissance du secteur de la robotique collaborative dans le monde serait de +60% entre 2017 et 2021. Pendant ce temps, la France est au 18ème rang mondial.
robots collaboratifs : plan d’avenir
Nous en sommes arrivés au point que 85% des producteurs pensent que l’usine connectée 5.0 sera monnaie courante dans le secteur manufacturier d’ici 2020, en particulier dans les pays développés. L’arrivée massive de cobots va bien entendu changer les paradigmes de travail et de sécurité. La France, réputée pour sa difficulté à avancer sur les textes de lois, devra ici être rapide et efficace, en légiférant efficacement sur les robots et cobots, leurs statuts et leurs limitations, sans confondre législation et pénalisation. Où l’industrie 5.0 française sera finie avant même d’avoir commencée.